Après la violence de l'ère Didier Lombard, marquée par une vague de suicides sans précédent dans l'histoire d'Orange (plus de 40 en 2008 et 2009), le PDG Stéphane Richard est présenté comme le «garant du contrat social». Mardi, une annonce alarmante de l'Observatoire du stress et des mobilités forcées remet pourtant les pendules à l'heure : dix salariés se sont suicidés depuis le début de l'année, soit «presque autant qu'au cours de toute l'année 2013». Selon cet organisme créé par SUD et la CFE-CGC en 2007, suite aux dégâts managériaux du plan de restructuration Next en 2006 (22 000 postes supprimés en trois ans), la majorité de ces suicides ont «une relation explicite au travail».
Compétition. En cause notamment, les départs en retraite et le fameux dispositif Temps partiel seniors (TPS) entraînant le départ de 30 000 salariés d'ici à 2020 - contre 4 400 embauches d'ici à 2015, quand les syndicats en réclament 5 000 cette année. Dans un contexte de concurrence exacerbée et pour pallier les dysfonctionnements que cette situation ne manque pas de créer, les réorganisations se multiplient. Et autant de politiques managériales brutales que l'on promettait révolues ou «maîtrisées».
Challenges, coaching, mobilités géographiques, évaluations individuelles des performances, mise en compétition des salariés : «Les dispositifs de gestion du personnel, pour l'essentiel, n'ont pas changé.» A ce triste jeu, même si