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Bouygues surenchérit pour emporter SFR

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L'opérateur s'allie à la Caisse des dépôts pour sortir, en cash, 13,15 milliards d'euros.
Le patron de Bouygues Telecom, Martin Bouygues, en octobre 2013. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 20 mars 2014 à 19h35

Bouygues veut faire sauter le casino. Dans la bagarre qui l’oppose à Numericable pour emporter l’opérateur SFR, le groupe de BTP-médias, emmené par son patron, Martin Bouygues, rallonge de 1,85 milliard d’euros en cash sa dernière offre. C’est donc la somme considérable de 13,15 milliards d’euros qu’il met sur la table pour convaincre Vivendi de lâcher l’offre de Numericable pour la sienne. C’est aussi 1,4 milliard d’euros de plus que ce que propose Patrick Drahi, le propriétaire du câblo-opérateur Numericable.

Cette montée au front de Bouygues Telecom est une surprise pour les observateurs, analystes ou opérateurs du secteur. Vivendi est entré en effet vendredi dernier dans une négociation exclusive avec Numericable, prévue pour durer trois semaines. Et pendant ce tunnel, aucune offre extérieure n'est censée perturber le deal. Sauf que rien n'interdit de mettre un terme à ce tête à tête plus tôt. C'est ce qu'espère Bouygues en faisant cette offre, quand bien même il ne connaît pas les termes juridiques qui encadrent cette négociation. Et Vivendi peut difficilement se dispenser de l'examiner: «Les actionnaires pourraient légitimement s'étonner qu'on ne la regarde pas», faisait remarquer un proche du dossier. Cela s'appelle de la spoliation.

Les signaux de Montebourg, Pellerin et Bolloré

Des signaux s’étaient accumulés ces derniers jours en faveur d’une surenchère de Bouygues. L’Etat, qui soutient depuis le début Martin Bouygues, n’a cessé de pilonner Patrick Drahi, résident suisse, dont la holding personnelle est