Même pas peur, à la Redoute, de l'ultimatum posé par la direction. Le groupe Kering, propriété de la famille Pinault, exige que les syndicats signent aujourd'hui l'accord de cession de l'entreprise à deux de ses dirigeants. Il veut vendre le vaisseau amiral roubaisien de la vente à distance pour 1 euro symbolique à deux hauts cadres du groupe, Nathalie Balla et Eric Courteille. Dans le paquet-cadeau de Kering, 1 178 suppressions d'emplois sur quatre ans, un projet de modernisation de l'outil industriel, et un chèque de 180 millions d'euros pour le plan social. Insuffisant pour les ouvriers de la Martinoire, le centre logistique de la Redoute, basé à Wattrelos, près de Roubaix. Ils ne sont pas prêts de céder à ce qu'ils voient comme «un coup de bluff» de Kering.
Barbecue. Au siège, à Roubaix, du côté des cols blancs, un collectif pour la survie de la Redoute s'est créé, qui milite pour la signature de l'accord. «Ce ne sont que des cadres dirigeants», critique un employé.
Hier midi, dans les rangs du personnel, personne n’osait imaginer que François-Henri Pinault puisse annoncer à l’avant-veille des municipales le dépôt de bilan de la Redoute. 3 300 salariés sur le carreau, dont 2 400 dans la métropole lilloise, voilà qui pourrait faire mal dans les urnes et déplaire à Martine Aubry, candidate à un nouveau mandat à la mairie de Lille et présidente de la communauté urbaine.
«Alors, on continue de se mobiliser ?» dema