La Russie a averti jeudi la France qu'elle «fera valoir ses droits jusqu'au bout» en cas de rupture du contrat de livraison de deux navires militaires de type Mistral pour 1,2 milliard d'euros, en raison de la crise ukrainienne. Le vice-ministre russe de la Défense, Iouri Borissov, a lancé cette mise en garde au moment même où Paris reportait de plusieurs mois cette décision difficile, envisagée en raison du rattachement de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, que les Occidentaux qualifient d'«annexion».
«En cas de rupture du contrat sur les Mistral, la partie russe fera valoir ses droits jusqu'au bout en vertu des accords passés, et exigera notamment la compensation de tous les préjudices qu'elle pourrait subir», a indiqué le vice-ministre. Il a rappelé que des pénalités étaient prévues dans le contrat passé en 2011 en cas de rupture du contrat. Il n'en a cependant pas cité le montant. «Nous n'en sommes pas là. J'espère que la partie française va tout de même peser le pour et le contre, et prendre la bonne décision», a-t-il poursuivi. Il a estimé que la rupture du contrat porterait atteinte à la réputation de la France «face à la communauté internationale».
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré jeudi que l’éventuelle suspension de la vente de ces deux puissants navires porte-hélicoptères de projection et de commandement (BPC) serait décidée en octobre, au moment de la livraison du premier exem