Bouygues veut faire sauter le casino. Dans la bagarre qui l’oppose à Numericable pour emporter l’opérateur SFR, le groupe de BTP-médias rallonge de 1,85 milliard d’euros en cash sa dernière offre. Soit, au total, une somme considérable de 13,15 milliards d’euros que Martin Bouygues, dans un effort désespéré, met sur la table pour convaincre Vivendi de lâcher Numericable. Un montant qui représente au passage 1,4 milliard d’euros de plus que ce que propose Patrick Drahi, le propriétaire du câblo-opérateur Numericable.
Cette montée au front de Bouygues Telecom est une surprise pour les observateurs et les opérateurs du secteur. Vivendi est en effet entré depuis le 14 mars dans une négociation exclusive avec le câble-opérateur Numericable, prévue pour durer trois semaines. Et pendant ce tunnel, aucune offre extérieure n'est censée perturber le deal. Sauf que rien n'interdit de mettre un terme à cette négociation plus tôt. C'est ce qu'espère Bouygues en renchérissant, quand bien même il ne connaît pas les termes juridiques qui encadrent la négociation. Il mise sur le fait que Vivendi peut difficilement se dispenser de l'examiner : «Les actionnaires pourraient légitimement s'étonner qu'on ne la regarde pas», faisait remarquer un proche du dossier. Cela s'appelle de la spoliation.
Redressements. Les signaux s'étaient accumulés ces derniers jours en faveur d'une surenchère de Bouygues. L'Etat, qui soutient depuis le début Martin Bouygues,