La CFDT a cédé. Lundi après-midi, le syndicat a signé l'accord de cession de la Redoute, incluant 1 178 suppressions de postes sur quatre ans, avant l'ultimatum de 19 heures fixé par la direction. A contrecœur. Car, à défaut d'accord, le dépôt de bilan menaçait l'entreprise de vente à distance et l'ensemble de ses 3 437 salariés. Une catastrophe sociale pour la métropole lilloise. La décision a été prise, à la majorité, lors d'une réunion de section, lundi matin, après des discussions homériques. La base ne voulait pas céder, au contraire du délégué syndical central, soutenu par l'union régionale, qui ne voyait pas d'autre solution que de signer. «Je préfère une famille brisée qui vit qu'une famille brisée qui meurt», a résumé, ému, Jean-Claude Blanquart, le délégué central CFDT de la Redoute.
Cols blancs. Une décision qui fait suite à la forte pression de ces derniers jours. La direction avait fixé un premier ultimatum à vendredi soir, et le groupe Kering, propriétaire de la Redoute, avait prévenu : si l'accord n'était pas signé, il cessait de couvrir les dettes de la vieille maison. Ce qui aurait provoqué une mort rapide.
Le front syndical avait cependant tenu bon. Vendredi, la CFDT, comme la CGT et SUD, refusaient de signer. En jeu : l’amélioration des conditions de départ des salariés, avec 40 000 euros de prime plancher, le double de ce que proposait la direction. Seule la CGC (22,3% aux élections professionnelles) annonçait