Ainsi donc le gouvernement semble maintenant décidé à maintenir, voire à amplifier, son fameux dispositif du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), véritable usine à gaz inventée en urgence en novembre 2012 pour incarner sa nouvelle politique. C’est doublement dommage. D’abord parce que tout le monde avait cru comprendre, lors de sa conférence de presse de janvier, que Hollande était enfin décidé à remplacer le CICE par une réduction permanente des cotisations patronales, ce qui serait autrement plus lisible et efficace. Ensuite parce que cet entêtement de Hollande à maintenir ce qu’il voit comme son «bébé» risque fort de rester comme le symbole de son incapacité à réformer en profondeur notre modèle social et fiscal. Pire encore : le symbole d’un quinquennat raté, consistant à ajouter des couches de complexité sur un système qui en compte déjà beaucoup trop.
Revenons en arrière et essayons de comprendre les raisons de ce blocage. Notre système de protection sociale repose trop fortement sur des cotisations sociales assises sur les seuls salaires. Cela peut se justifier pour le financement des revenus de remplacement (retraites, allocations chômage). La particularité française est d’avoir également utilisé les cotisations pour financer des dépenses sociales telles que l’assurance maladie et la politique familiale, qui en toute logique devraient reposer sur tous les revenus (ou sur la consommation, selon certains).
Notre système de cotisations est en outre très complexe. I