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analyse

Rachat de SFR : la lutte des casses sociales

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Les salariés craignent des suppressions de postes après l’envolée des enchères entre Bouygues et Numericable. Les syndicats de SFR cherchent à sécuriser l’emploi.
Le siège de SFR à La Défense. (Photo Joel Saget. AFP)
publié le 24 mars 2014 à 21h16

Peut-on protéger les emplois dans un secteur des télécoms devenu fou ? L'intersyndicale de SFR (Unsa, CGC, CFDT et CGT) pense avoir trouvé la solution : une «promesse de porte-fort», inscrite hier dans un protocole d'accord, afin de sécuriser les emplois et les statuts. Parce que «chacun est conscient qu'une inflation sur le prix de cession ne peut avoir que des effets délétères sur l'emploi», dit son préambule. Le protocole a été finalisé hier soir. Il sera envoyé ce matin à Vivendi, le vendeur de SFR, et aux repreneurs potentiels, Numericable et le groupe Bouygues.

«Ce que nous voulons, c'est que Patrick Drahi [pour Numericable] et Martin Bouygues le signent», explique Vanessa Jereb, déléguée syndicale centrale Unsa. L'intersyndicale espère que cette promesse de porte-fort, qui marie le code civil et le code du travail, renforcera leurs garanties. Parce qu'ils ne croient pas aux assurances données - tant par Drahi que par Martin Bouygues - même si elles ont été écrites noir sur blanc dans un courrier adressé aux ministres de tutelle.

Les inquiétudes sont en effet montées d'un cran depuis la surenchère désespérée de Bouygues face à Numericable pour ravir SFR. «On assiste à une mise aux enchères particulièrement horrible. Plus le prix grimpe et plus le coût social sera terrible. Vivendi, c'est le premier commissaire-priseur de France !» rageait hier Manuela Boisramé, déléguée CGC de SFR. Leur inquiétude est nourrie par un rapport du cabinet Sextant,