Gravement secoués par les surenchères de Bouygues et de Numericable qui se disputent à coups de milliards leur entreprise, les salariés de SFR, via leur intersyndicale (Unsa, CFE-CGC, CFDT, CGT), espèrent avoir trouvé la martingale pour sanctuariser leurs postes et leurs conditions de travail. Une «promesse de porte-fort» qu'ils ont inscrite dans un «protocole d'accord sur le maintien de l'emploi, des statuts et des périmètres» qu'ils adressent ce mardi pour signature à toutes les parties prenantes : la direction de SFR, celle de leur maison mère, Vivendi, mais aussi aux deux repreneurs sur les rangs pour racheter l'opérateur, soit Patrick Drahi pour Numericable et Martin Bouygues pour l'opérateur Bouygues Telecom. Ce protocole concerne les seuls 8 500 salariés du groupe, alors que celui-ci ferait travailler directement ou indirectement autour de 30 000 personnes.
«Mettre la pression sur les acteurs»
Ce protocole, que Libération s'est procuré, détaille sur trois pages un dispositif censé verrouiller les effectifs de SFR à leur niveau actuel et garantir leurs statuts, au sein de l'UES (unité économique et sociale) alors que l'identité du repreneur, les conditions de la reprise ou le périmètre du nouvel ensemble ne sont pas connus. D'où cette innovation juridique de la promesse de porte-fort, qui exhume une disposition du code civil et la conjugue au code du travail.
Elle consiste à obtenir des deux repreneurs, en amont du choix de Vivendi, qu'ils se portent «porte-fort», soit en quelque sorte gar