Ancien leader syndical CFDT d’ArcelorMittal, Edouard Martin est désormais candidat PS aux élections européennes dans l’Est.
Que pensez-vous de la décision des «sages» ?
Elle est regrettable. Malgré les nombreuses critiques, la loi avait au moins le mérite de protéger un peu mieux les travailleurs, même si ce n’était pas la huitième merveille du monde. On s’était battu pour qu’elle soit un outil législatif qui défende davantage l’industrie et ses emplois. Même édulcorée, elle aidait davantage les représentants du personnel pour rechercher un éventuel repreneur et éviter les licenciements et la fermeture d’usines.
Vous êtes amer ?
J’ai juste envie d’interroger ceux qui ont saisi le Conseil constitutionnel. Et est-ce que les représentants de l’UMP se sentent à l’aide dans leurs baskets aujourd’hui ? Vont-ils se regarder dignement dans le miroir ? L’opposition, qui assure vouloir défendre les Français, être le parti qui veut sortir le pays de la désespérance, va devoir s’expliquer. Qui sanctionne la politique aujourd’hui ? Ce sont les travailleurs, qui se sentent trahis.
Désillusion majeure pour le chef de l’Etat ?
La désillusion de François Hollande, ce n’est pas ce qui m’intéresse le plus. Celle des travailleurs, en revanche, oui. Cela va gronder encore plus. Le désamour des Français pour la politique ne va que se renforcer face à de telles postures dogmatiques. On ne peut donc rien changer en France ? C’est très compliqué. Quand la droite est au pouvoir, la gauche flingue à tour de bras. Quand c’est la gauche, c’est forcément mauvais. On ne cherche jamais à élever le débat, à défendr