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Interview

Edouard Martin : la censure de la loi Florange «rend la politique détestable»

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L'ex-leader syndical d'ArcelorMittal déplore la décision du Conseil constitutionnel de censurer la loi «Florange». Et fustige les 108 sénateurs et 80 députés UMP qui l'avaient saisi après l'adoption au Parlement le 24 février.
Edouard Martin, dans un local d'ArcelorMittal, à Florange, mardi.
publié le 27 mars 2014 à 18h33
(mis à jour le 27 mars 2014 à 18h35)

Sale coup pour le gouvernement. La loi dite «Florange», issue d'une promesse de campagne de François Hollande, a été censurée assez largement jeudi par le Conseil constitutionnel. Ce texte, déjà très édulcoré au regard des intentions d'origine, visait à forcer les entreprises de plus de 1 000 salariés à chercher un repreneur avant de fermer un site. L'ex-leader syndical CFDT d'ArcelorMittal Edouard Martin, désormais candidat PS aux élections européennes dans l'Est, réagit à cette censure d'un texte voté en réponse directe aux luttes qu'il a menées. Entretien.

Que pensez-vous de la décision du Conseil constitutionnel invalidant la loi Florange?

C’est une décision regrettable. Malgré les nombreuses critiques contre cette loi, elle avait au moins le mérite de protéger un peu mieux les travailleurs, même si ce n’était pas la septième merveille du monde. On s’était battus férocement pour qu’elle soit un outil législatif qui défende davantage l’industrie et ses emplois. Reste qu’elle aidait davantage les représentants du personnel pour rechercher un éventuel repreneur pour éviter les licenciements et la fermeture d’usines.

Vous êtes amer?

J’ai juste envie d’interroger ceux qui ont saisi le Conseil constitutionnel pour qu’il retoque cette disposition, à commencer par l’UMP. Est-ce que les représentants de ce parti se sentent à l’aise dans leurs baskets aujourd’hui? Vont-ils se regarder dignement dans le miroir? Chacun devra assumer sa responsabilité.