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Libération
Reportage

Ecosse L’équation de la liberté

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L’indépendance de la nation celte, qui sera soumise à référendum le 18 septembre, repose sur un modèle économique viable, fondé sur la livre sterling. Sauf que Londres menace de ne pas partager sa monnaie. Simple coup de bluff ?
publié le 28 mars 2014 à 22h03

Dominant toute la ville, l'Union Jack claque dans le vent, au faîte du château d'Edimbourg. Bientôt, les nationalistes écossais espèrent hisser à sa place la croix de saint André, blanche sur fond azur, drapeau millénaire de la petite nation celte. Après trois siècles d'union avec l'Angleterre, la population est appelée le 18 septembre à un référendum historique, sur une seule, et pas si simple, question : «L'Ecosse doit-elle devenir un Etat indépendant ?»

A deux cents jours du scrutin, la campagne s'est brutalement emballée. Mi-février, deux Scud, tirés de Londres et Bruxelles, se sont abattus sur le projet séparatiste. Le premier à ouvrir le feu fut le chancelier de l'Echiquier, George Osborne : en cas de divorce, a-t-il averti, les Ecossais devront renoncer à la livre sterling, car une devise «ne se partage pas comme une collection de CD». Trois jours plus tard, c'est José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, qui monte au front, en service commandé par David Cameron : il sera «extrêmement difficile, sinon impossible» pour le nouvel Etat d'être admis au sein de l'Union européenne (UE), car il aurait peu de chances de recueillir l'unanimité des 28 pays membres, prétend Barroso. Après ces deux salves, le rockeur anglais David Bowie a encore échauffé les esprits en faisant lire un message, lors d'une remise de prix musicaux : «Eh, les Ecossais, restez avec nous !»

«Les Ecossais manquent de confiance en eux, mais s'il