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Darwin, ruche à millions

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EcoFuturdossier
À Bordeaux, un insolite labo d’expérimentation sociale et écologique invente un nouveau modèle où capital et intérêt général cohabitent.
Saisie d'écran du site web Darwin Ecosysteme (DR)
publié le 30 mars 2014 à 18h06

Il a une bonne bouille, Charles, avec son plumage noir et blanc. Il a une chouette vie, aussi, ce coq que d’aucuns appellent aussi Yves, Gepetto ou Achille. Le jour, il se balade dans un potager urbain et picore les restes du déjeuner de jeunes actifs branchés au pied de «food trucks» et de fauteuils vintage dépareillés. La nuit, il dort dans un hangar où se niche l’un des skateparks les plus courus de Bordeaux. Certes, il lui manque quelques poules bio. Elles viendront. En attendant, il a vu défiler ces dernières semaines les candidats à la mairie de la capitale aquitaine, y compris le maire sortant et vainqueur, l’UMP Alain Juppé.

Charles, lui, règne sur le Darwin Eco-Système, LA caution «alter» et moderne des politiques locaux, devenue en quinze mois d'existence leur aiguillon écolo. Un lieu et un concept difficiles à définir, tant ils sont multifacettes. Une sorte de labo d'expérimentation sociale et écologique, hybride, insolite, où des entrepreneurs privés inventent un nouveau modèle d'économie en transition, moins gourmand en ressources. Avec la volonté de décloisonner, de faire en sorte que les mondes lucratif et associatif s'interfécondent. Dans cette ruche humaine, qui accueille aussi des abeilles, cohabitent 90 structures et 300 personnes. Le tout dans une ambiance qui oscille entre «surf attitude» australienne et Google-campus «geek», sur fond d'art urbain berlinois. En un mot : cool. «On fait les choses sérieusement sans se prendre au sérieux, avance Phi