Gare au grand coup de frein et au dérapage incontrôlé. Demain, l'économie japonaise va entrer dans une période de contraction pour plusieurs mois. Et ce ralentissement annoncé risque de plomber le timide début de reprise amorcé par le Premier ministre, Shinzo Abe. Après des années de querelles politiques et pour la première fois depuis dix-sept ans, la taxe sur la consommation va être relevée de 5 à 8%. L'archipel, qui a atteint une croissance de 1,5% en 2013, ne parviendra cette année qu'à une hausse de son activité de l'ordre de 0,7 à 1%. «La consommation va faiblir temporairement alors que l'économie connaîtra une plus grande volatilité», avance Masamichi Adachi, économiste en chef chez JP Morgan à Tokyo.
Décidée par le précédent gouvernement de centre gauche, cette augmentation de la TVA vise à financer les dépenses de santé et le futur système de retraite d'un pays vieillissant. Sans miner un budget déjà bien alourdi par le service colossal de la dette. Mais cette opération de sauvetage du système de protection sociale risque d'entamer la politique de relance de Shinzo Abe. En présentant le budget record de 682 milliards d'euros pour l'exercice qui court d'avril 2014 à mars 2015, le chef du gouvernement n'a pas masqué ses craintes. «Nous ferons tout notre possible pour minimiser les effets négatifs de la hausse d'impôt et pour s'assurer que l'économie sera sur la voie de la reprise le plus tôt possible», déclarait-il le 20 mars. «Il faut s'attendre