Apparue dans l’histoire de l’humanité juste après la grotte, la construction en bois ne saute pas à l’esprit quand on pense innovation. Encore moins en France, où ce savoir-faire semble être tombé dans un trou d’oubli après cinquante ans de béton. Mais les temps changent, car la transition écologique est passée par là. Paré de ses multiples qualités environnementales, le bois pourrait bien être le produit d’avenir par excellence. Et la construction, même en hauteur, devenir sa vitrine.
La filière bois vient de recevoir sa consécration officielle en intégrant les 34 plans de «La nouvelle France industrielle» du ministère du Redressement productif (lire ci-contre). Dans ce secteur, tout est à transformer ou à développer : la gestion forestière, l'industrie des produits de construction, les métiers de la mise en œuvre, les règlements, les techniques. Et, plus délicat, les mentalités. Histoire de les chambouler un peu, un objectif spectaculaire a été fixé : bâtir, d'ici à 2017, des immeubles montant à la limite de la grande hauteur (50 mètres, une quinzaine d'étages). Et la dépasser en 2030. On a atteint 14 étages en Norvège et on en prévoit 30 aux Etats-Unis. Tout ça en bois.
Mode. Pour le moment, ce noble matériau naturel a encore du chemin à faire pour grimper jusqu'aux cimes. Luc Charmasson, industriel du bois dans les Bouches-du-Rhône et vice-président du comité stratégique de la filière, admet que «jusqu'à présent, le marché