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Salaires : l’Allemagne fait le minimum

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Le gouvernement s’apprête à adopter un taux horaire de 8,50 euros brut, effectif à partir de 2017.
Une employée d'une usine Audi, à Ingolstadt, le 11 mars 2013. (Photo Christof Stache. AFP)
publié le 1er avril 2014 à 18h56

Cette fois, Franziska Gehrer, productrice d'asperges, ne peste pas après la météo. C'est le climat politique qui l'exaspère, et elle ne décolère pas : «Si nous devons appliquer le salaire minimum à nos temporaires roumains, autant fermer et s'installer à l'étranger !» 30 000 maraîchers allemands tremblent avec elle face à la perspective du salaire minimum de 8,50 euros de l'heure, applicable à tous les salariés de plus de 18 ans à compter de 2017 : 300 000 saisonniers, pour la plupart roumains, bulgares ou polonais, aident à la récolte à travers le pays.

Ce matin, le gouvernement allemand adoptera en Conseil des ministres le texte préparé par la ministre du Travail, la socialedémocrate Andrea Nahles. Et, selon les calculs du Parti social-démocrate (SPD), 4 millions de personnes seront concernées par le salaire minimum. Son introduction, plébiscitée par l’opinion publique, était l’une des principales revendications du SPD et sa condition à une participation au gouvernement Merkel 3.

Réinsertion. A contrecœur, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) a cédé sur la plupart des points de détail lors de la négociation du texte. Le futur salaire minimum comportera ainsi peu d'exceptions et sera valable au plus tard au 1er janvier 2017. Les seules exceptions sont les moins de 18 ans, les bénévoles et les chômeurs de longue durée, qui pourront toucher moins que les 8,50 euros brut prévus par la loi. «Nous voulons ainsi éviter que