Jusqu'ici tout va bien… L'inflation a beau avoir plongé à 0,5% en rythme annuel, soit loin de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE) de la maintenir proche de 2%, l'institution de Francfort n'entend toujours rien changer. Elle veut croire à un retour de la croissance dans la zone euro, à un chômage endigué (aujourd'hui à 12%) et table sur un rebond des prix. Elle a donc maintenu hier son principal taux directeur à 0,25%. Et campe dans un wait and see conservateur tout en n'éludant pas la possibilité, un jour, de recourir à des mesures dites «non conventionnelles». «La BCE pense que tout va se résorber naturellement, et c'est une grave erreur», confie Eric Heyer, de l'OFCE.
Ce qui menace
Le recul de l’inflation - à son plus bas en mars depuis plus de quatre ans - accrédite une telle hypothèse dans les 18 pays de la zone euro. Or, la déflation, c’est, pour une économie, la pire des maladies dont on ne connaît jamais la date de guérison. Comme lors de la Grande Dépression des années 30 aux Etats-Unis ou au Japon à partir des années 1990. Pourquoi ce risque inquiète-t-il jusqu’à la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, qui appelait en vain, mardi, la BCE à prendre des mesures d’urgence ?
Parce que la baisse durable et généralisée des prix tient de la spirale infernale. Les consommateurs reportent au lendemain leurs achats dans l’espoir de profiter de prix encore plus bas, entretenant ai