Audience, hier, au Conseil d’Etat, sur le nouveau décret autorisant les magasins de bricolage à ouvrir le dimanche. Ce texte, publié par le ministère du Travail le 7 mars, succédait à un premier datant du 31 décembre, et suspendu par le même Conseil d’Etat le 12 février. La deuxième mouture a simplement retiré le caractère temporaire de la dérogation, pointé par les juges. Les syndicats du commerce (CGT, FO, SUD et le Seci-Unsa) ont de nouveau demandé sa suspension.
Que veulent les acteurs des deux camps ?
D’un côté, les enseignes du bricolage, représentées majoritairement par la Fédération des magasins de bricolage (FMB), souhaitent bénéficier d’une dérogation du droit au repos dominical, comme les secteurs de l’ameublement ou de la jardinerie. En face, les syndicats estiment qu’une dérogation permanente porte atteinte à ce droit fondamental inscrit notamment dans le préambule de la Constitution de 1946. Cette nouvelle dérogation sectorielle permanente risque de déboucher, selon eux, sur une généralisation de l’ouverture le dimanche.
Un «besoin social» ?
Pour le directeur général du travail, Yves Struillou, suspendre le décret n'est pas dans «l'intérêt général» , car cela «reviendrait à nourrir des tensions entre les entreprises et le corps social». Certains faits, selon lui, conduisent à dire qu'il y a «un besoin social» de magasins de bricolage le dimanche, avec