AHerbitzheim, 1 957 habitants, on dénombre 28 bénéficiaires du RSA. Le maire divers droite Michel Kuffler, qui vient de décrocher un cinquième mandat, l'a appris il y a un mois, lors d'une rencontre avec le conseiller territorial d'insertion du conseil général du Bas-Rhin. Ce jour-là, celui-ci énumère les noms, et l'élu commente la situation familiale, le train de vie… Objectif : débusquer des fraudeurs. Fin avril, les 550 maires bas-rhinois auront été visités. Cette méthode inédite a été mise en place voilà un an, «en raison de l'augmentation très importante du nombre d'allocataires, +7% en une année», assure Diane Diss, responsable de l'unité de gestion et de contrôle RSA. La charge financière s'est alourdie pour le département : 130 millions d'euros en 2013, contre 92 millions en 2009, et ce, sans compensation de l'Etat. «La caisse d'allocations familiales annonçait un taux de fraude de 2%. Alors, Guy-Dominique Kennel [le président UMP du conseil général, ndlr] s'est dit que, vu le nombre d'allocataires, il était certainement plus élevé», poursuit-elle. Le chiffre de 20% fuite alors dans la presse locale.
A Herbitzheim, Michel Kuffler reçoit entre deux visites de chantier. Forcément, il s'est aperçu que les bénéficiaires du RSA (BRSA), il les connaissait tous. Mais deux ont retenu son attention. «Des petits filous, dira-t-il, des enfants de bonne famille qui déclarent vivre ici, mais ont un logement et travaillent dans une autre commune.»