Elle souffle un instant, entre deux appels à être créatifs, imaginatifs. La Rwandaise Aisa Kirabo Kacyra, directrice exécutive de l'ONU-Habitat, n'est qu'une voix parmi les 20 000 participants au 7e Forum urbain mondial, rendez-vous bisannuel sous-estimé des Nations unies qui s'est achevé vendredi, et où des représentants de plus de 130 pays ont afflué.
Mais c'est une voix qui porte. On lui parle de la démographie des villes qui donne le vertige ; des 3,4 milliards d'urbains dans le monde qui seront 5 milliards en 2030 ; des 70% des habitants de la planète appelés à devenir citadins en 2050. On lui évite de s'attarder sur les défis d'un développement durable cornélien : pression sur l'accès à l'eau, le logement, le foncier, etc., sur fond d'explosion des inégalités. «Le monde entier est devenu ville», prophétisait ainsi l'historien Lewis Mumford. Mais quelle ville ? On l'interroge : «Et si, pour changer, les mégapoles des pays du Nord s'inspiraient davantage des cités des pays du Sud ?» «C'est la question taboue du moment, sourit-elle. Le monde industrialisé a fait beaucoup d'erreurs sur l'inclusion urbaine et n'a aucune raison d'être suffisant. La réalité, c'est qu'il y a beaucoup de choses que l'on ne sait pas, même de la part de gouvernements qui pensent avoir achevé une bonne partie de leur développement.»
Pluriel. Il ne suffit plus d'évoquer, comme l'a fait le secrétaire d'Etat américain