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L’envol de l’avion propre

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L’E-Fan produira sa propre électricité, alimentant ainsi ses moteurs.
E-Fan, d'EADS. Avion école à propulsion électrique, biplace de 9,50 m d’envergure. Les petits avions électriques sont considérés comme des précurseurs pour les futurs gros porteurs. L'E-Fan a effectué son premier vol le 11 mars dernier depuis l'aéroport de Bordeaux-Mérignac (Photo EADS Innovation Works)
publié le 13 avril 2014 à 18h06

«Dessine-moi un avion électrique», aurait pu demander le Petit Prince à Saint-Exupéry. Drôle d’idée ? La semaine dernière, le Solar Impulse 2, projet d’avion expérimental à propulsion électrique, imaginé depuis dix ans par Bertrand Piccard et André Borschberg, a été présenté sur une base aérienne suisse. Le prototype est impressionnant : l’envergure d’un A380, pour «seulement» 2,4 tonnes. A son bord, un seul pilote qui sera chargé, en 2015, de réaliser le premier tour du monde dans un avion tout électrique. L’engin est équipé de milliers de cellules photovoltaïques : elles produisent suffisamment d’électricité pour alimenter des batteries au lithium, qui font tourner des moteurs électriques à hélices. Il embarque les derniers matériaux et innovations piochés chez Solvay, Altran, SunPower ou Bayer. Trop coûteux pour être industrialisé, le Solar Impulse 2 vise surtout à promouvoir ces technologies écolos.

«Symbolique». Mais l'avion électrique n'est pas qu'une lubie d'ingénieurs. C'est l'un des 34 plans industriels du ministre de l'Economie et du Redressement productif, Arnaud Montebourg. Pour son cabinet, «garder une longueur d'avance en matière de R&D dans l'aéronautique française passe par la conception d'un démonstrateur technologique d'avion électrique, un objet symbolique». Ce précurseur a pris la forme de l'E-Fan, un biplace de 9,50 m d'envergure issu de la collaboration entre Airbus Group et une PME charantaise, Aéro Com