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Enquête

Les nouveaux temps modernes

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Numérique, robotisée, «verte»… Voulue par l’Etat pour créer de l’emploi, la fabrique de demain pourrait en détruire. Décryptage.
Des robots prêts à fabriquer des modèles de Mini Cooper, dans une usine BMW, à Oxford, dans le centre de l'ANgleterre, le 18 novembre 2013 (Photo Andrew Cowie. AFP)
publié le 13 avril 2014 à 18h36

«L'usine est conçue pour produire des objets et broyer les hommes», témoignait en 1978 le sociologue et ex-dirigeant maoïste français Robert Linhart après une année passée à retoucher des portières Citroën porte de Choisy, à Paris (1). Aujourd'hui, en France, l'usine est d'abord perçue comme un lieu qui ferme. Fralib à Gémenos, PSA à Aulnay, Stora Enso à Corbehem… L'an dernier, 263 fermetures de sites ont été annoncées, presque autant qu'en 2012, contre 124 créations. «La France a raté la troisième révolution industrielle, elle s'est désindustrialisée, observe Frédéric Sanchez, président du directoire du groupe d'ingénierie industrielle Fives. Mais elle a peut-être l'opportunité de se réindustrialiser autrement.»

Car l'usine de demain, de 2020 et au-delà, est au centre de toutes les réflexions. Aux Etats-Unis, en Allemagne et en France, où l'un des 34 plans de la «nouvelle France industrielle» chers au ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, lui est consacré. Objectifs : créer de l'emploi et voir émerger une industrie plus soucieuse de ses salariés et de l'environnement en faisant appel à Internet, aux robots, à la réalité augmentée ou au big data. Quelle forme prendra l'usine du futur ? Quelles briques technologiques pour l'édifier ? Et quelle sera la place de l'homme dans ses nouveaux «process» industriels ? Eléments de réponse.

Quelles pistes pour façonner l’usine du futur ?

A l'Institut de recherche technologique (IRT) Jules-Verne de Nantes, où l'on s'intéresse aux technologies ava