«L'usine est conçue pour produire des objets et broyer les hommes», témoignait en 1978 le sociologue et ex-dirigeant maoïste français Robert Linhart après une année passée à retoucher des portières Citroën porte de Choisy, à Paris (1). Aujourd'hui, en France, l'usine est d'abord perçue comme un lieu qui ferme. Fralib à Gémenos, PSA à Aulnay, Stora Enso à Corbehem… L'an dernier, 263 fermetures de sites ont été annoncées, presque autant qu'en 2012, contre 124 créations. «La France a raté la troisième révolution industrielle, elle s'est désindustrialisée, observe Frédéric Sanchez, président du directoire du groupe d'ingénierie industrielle Fives. Mais elle a peut-être l'opportunité de se réindustrialiser autrement.»
Car l'usine de demain, de 2020 et au-delà, est au centre de toutes les réflexions. Aux Etats-Unis, en Allemagne et en France, où l'un des 34 plans de la «nouvelle France industrielle» chers au ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, lui est consacré. Objectifs : créer de l'emploi et voir émerger une industrie plus soucieuse de ses salariés et de l'environnement en faisant appel à Internet, aux robots, à la réalité augmentée ou au big data. Quelle forme prendra l'usine du futur ? Quelles briques technologiques pour l'édifier ? Et quelle sera la place de l'homme dans ses nouveaux «process» industriels ? Eléments de réponse.
Quelles pistes pour façonner l’usine du futur ?
A l'Institut de recherche technologique (IRT) Jules-Verne de Nantes, où l'on s'intéresse aux technologies ava