«Pour le prochain exercice, je vais verrouiller vos téléphones et vos tablettes», prévient gentiment mais fermement Kim Su-ho devant sa classe de CE2, dans une école primaire privée de l'ouest de Séoul. Il tapote rapidement sur son smartphone, puis un cadenas apparaît sur tous les appareils des écoliers. Depuis l'an dernier, l'instituteur utilise l'application iSmartKeeper, qui permet de verrouiller à distance un ou plusieurs téléphones portables. Testée depuis l'an dernier dans des établissements du primaire et du secondaire dans la capitale et dans l'est de la Corée du Sud, elle répond à une vraie demande des enseignants, qui avouent avoir du mal à empêcher textos, jeux, et antisèches sous les bureaux. Dans la classe de monsieur Kim, ils sont une dizaine à posséder leur propre téléphone. «A partir du CM2, c'est la quasi-totalité d'entre eux», soupire le professeur.
Si les autorités éducatives font la promotion d'iSmartKeeper, c'est aussi et surtout afin de lutter contre l'addiction aux écrans : un quart des adolescents sud-coréens seraient susceptibles de développer une réelle dépendance à leur smartphone, selon les chiffres du ministère des Sciences. L'application iSmartKeeper permet, au choix, de bloquer complètement les téléphones en les déconnectant du réseau, d'autoriser uniquement les appels d'urgence ou bien de couper certaines applications choisies au préalable. «Je sélectionne le mode de verrouillage en fonction des activités que l'on fait»,