La nomination de Manuel Valls comme Premier ministre, après la déroute électorale du Parti socialiste lors des élections municipales, a suscité des commentaires affligés reprochant à François Hollande de ne pas entendre le message des électeurs. C’est très injuste. François Hollande a parfaitement perçu qu’il risquait de perdre les élections de 2017. Il en a conclu qu’il n’avait peut-être plus que trois ans devant lui et qu’il devait pousser les feux et maintenir le cap de cette «politique de l’offre» qui lui tient tant à cœur.
L'objectif de long terme d'une telle politique est résumé dans le titre d'un ouvrage récent à l'ambition programmatique : Changer de modèle (1). Ses auteurs ont, à un moment ou à un autre, conseillé le nouveau pouvoir PS et ils ambitionnent d'accroître leur influence intellectuelle.
Contrairement à ce que promet le bandeau de l’ouvrage en question, «De nouvelles idées pour une nouvelle croissance», il n’y a rien de nouveau dans leurs propositions. Il s’agit d’une répétition des exhortations à faire des «réformes structurelles» à base de flexibilisation du marché du travail, critiques du Smic, baisse des dépenses publiques et des prestations sociales, intensification de la concurrence, etc.
Ce discours de politique économique est dominant depuis bien longtemps et il s'est exprimé dans un nombre considérable de rapports, le dernier en date étant celui de la commission pour la libération de la croissance, alias «commission Attali», qui avait été co