Deux paons barrent la route. Accrochée à un fil barbelé, une vilaine affiche jaune vif jette une note incongrue sur la scène bucolique. «Arrêtez les gaz de schiste», crie-t-elle. Fernhurst, moins de 3 000 habitants, au cœur du parc national de South Downs, classé «site de beauté exceptionnelle», lutte contre un projet d'exploration de gaz de schiste lancé par Celtique Energie dans le sud de l'Angleterre. Cette petite compagnie pétrolière britannique affirme que sa demande ne concerne qu'«un forage pour extraire conventionnellement du gaz et ou du pétrole». Mais, reconnaît-elle, une exploration «par fracturation hydraulique» de la roche est aussi «envisageable».
«Trafic». Cinq habitants du village se sont tournés vers la justice. C'est Greenpeace qui, en octobre, leur a soufflé l'idée : déposer un maximum d'objections fondées sur un point spécifique de la loi britannique. Au contraire des Etats-Unis, où le sous-sol et ce qui en est extrait appartiennent au propriétaire du terrain, au Royaume-Uni, le sous-sol appartient à la Couronne, à l'Etat. Pour extraire du pétrole ou du gaz de schiste de roches présentes dans le sous-sol, ou même pour en évaluer la possibilité, le forage doit se faire sur deux plans : un premier puits doit être foré verticalement, s'y greffent ensuite plusieurs puits horizontaux. Or, pour les creuser, une autorisation de tous les propriétaires des terrains est obligatoire. «Il s'