Transformer les chômeurs en salariés pauvres. C'est en substance le vœu formulé par le président du Medef, Pierre Gattaz, qui s'est prononcé hier pour l'instauration à titre «temporaire» d'un salaire inférieur au Smic. Le but ? Permettre à «un jeune ou à quelqu'un qui ne trouve pas de travail de rentrer dans l'entreprise de façon transitoire avec un salaire adapté». Cette annonce fait écho à la proposition de Pascal Lamy, qui plaidait, il y a deux semaines, pour des «petits boulots» payés en dessous du Smic.
«Escalier». Surfant sur la même ligne que l'ex-directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le président du Medef s'en prend donc au «niveau élevé du Smic» qui représente, selon lui, une «marche d'escalier à franchir en France pour trouver du travail». L'idée n'est pas nouvelle, notamment pour les jeunes. En 1993, le même raisonnement avait conduit le gouvernement Balladur à instaurer un contrat d'insertion professionnelle, un CDD pour les moins de 26 ans rémunéré à 80% du Smic. Mais face à la vague de contestation des étudiants et des syndicats, la mesure avait vite été retirée.
Hier, la proposition du Medef, jugée «indécente» par le syndicat Force ouvrière, n'a pas manqué de réveiller cette colère. Pour Mohammed Oussedik, secrétaire confédéral de la CGT, le «Smic Gattaz» est avant tout une «provocation». «Cette mesure de déclassement social