L'aventure polonaise de Total ferait-elle pschitt ? Débarqué en 2011 pour y prospecter des gaz de schiste, le pétrolier n'y a plus de permis de forage ou de concessions après l'annonce de l'arrêt de ses explorations à Chelm, dans le sud-est du pays. Après les retraits d'autres géants du secteur, comme ExxonMobil ou l'italien Eni, la Pologne déçoit les pétroliers qui à ce jour n'y ont pas rencontré l'eldorado attendu (lire ci-contre). «Le champ de Chelm ne permet pas une exploitation industrielle, indiquait-on hier chez Total, mais cela ne veut pas dire que le bassin polonais, comme le britannique, n'a pas de potentiel. Notre activité s'arrête momentanément, mais c'est une question de timing, nous restons candidats à d'autres permis d'exploration.»
Au-delà du cas polonais, la question de l'effet d'entraînement des gaz et pétrole de schiste sur la croissance reste posée. Y compris aux Etats-Unis, redevenus l'an passé le premier producteur mondial d'hydrocarbures grâce à l'essor du schiste. Mais il serait très exagéré d'y voir l'origine d'un miracle économique. D'abord parce que sa rentabilité n'est pas au rendez-vous. Avec des investissements colossaux etde bas prix de vente divisés par trois, les rendements restent décevants. Ensuite, parce que le gaz de schiste arrive à un pic et que sa production risque de décliner. Enfin, parce que son impact sur l'économie reste très limité et localisé, en termes de secteurs et d'emplois. C'est la conclusion d'un