L’économie chinoise continue de rouler tout en s’embourbant. Sa croissance est passée de 7,7% au dernier trimestre 2013 à 7,4% au premier trimestre de l’année en cours, selon les chiffres officiels publiés jeudi. Nombre d’économistes, qui s’attendaient à pire, se déclarent soulagés. D’autres se disent intrigués, car ces derniers temps, les mauvaises nouvelles se sont accumulées. Les deux Bourses chinoises de Shanghai et Shenzhen chutent depuis cinq semaines consécutives, tandis que l’Etat intervient de plus en plus, mais discrètement, pour éponger les prêts non performants des banques d’Etat (+ 19,6% en un an), qui ont été accordés à des entreprises d’Etat sans trop y regarder ces dernières années. Le taux d’endettement total de la Chine s’est amplifié de manière fulgurante, passant de 130% de son PIB en 2008 à 220% fin 2013. Les exportations, de même que les importations, sont en repli, tout comme l’activité manufacturière, si bien que Pékin a de nouveau recours à deux de ses vieilles recettes.
La première est la dévaluation du yuan. Washington, qui s’est rendu compte que la banque centrale chinoise achetait massivement des devises dans ce but, était à deux doigts cette semaine d’accuser Pékin de manipuler sa monnaie. La seconde est l’investissement d’Etat. Le Premier ministre, Li Keqiang, a dévoilé d’importantes dépenses publiques dans le domaine ferroviaire pour tenter de limiter la hausse du chômage. «L’usine du monde», qui produit plus que la demande mondiale dans bien d