«Rétablir une juste concurrence» : tel est le but des propositions faites par Ségolène Royal pour remplacer l'écotaxe, cette mesure adoptée en 2009 mais jamais appliquée. Et qui devait, selon le principe du pollueur-payeur, taxer les poids lourds pour financer des infrastructures de transport, en privilégiant notamment les alternatives aux camions.
Problème : la ministre de l'Ecologie n'a, semble-t-il, pas la même définition de la concurrence que la Commission européenne. En proposant, mardi, de taxer uniquement les camions étrangers - via une vignette à la frontière ou une obligation d'emprunter les autoroutes -, elle s'est attirée les foudres de Bruxelles. L'Europe, qui s'est exprimée jeudi par la voix d'Helen Kearns, la porte-parole du commissaire européen chargé des Transports, est formelle : il est impossible de mettre en place un tel «système discriminatoire entre Français et étrangers».
Leçon. La ministre de l'Ecologie aurait-elle raté un passage de la directive eurovignette qui encadre les taxes et péages au niveau européen ? Non, répond l'intéressée, agacée par la leçon bruxelloise. «Ce n'est pas un porte-parole d'un commissaire européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique de la France, ça c'est très clair», s'est-elle emportée vendredi, avant de réaffirmer son argumentaire : «Quand un camion venu de l'étranger fait son plein en Belgique, traverse toute la France, utilise le