Menu
Libération
Récit

Ecotaxe : Ségolène Royal trouve Bruxelles sur sa route

Article réservé aux abonnés
Le projet de la ministre de faire payer uniquement les camions étrangers se heurte aux règles européennes. La mission parlementaire se dit court-circuitée.
A l'Elysée, le 9 avril. Ségolène Royal souhaite instaurer une vignette à la frontière ou une obligation d'emprunter les autoroutes pour les camions. (Photo Benoit Tessier. Reuters)
publié le 18 avril 2014 à 20h16

«Rétablir une juste concurrence» : tel est le but des propositions faites par Ségolène Royal pour remplacer l'écotaxe, cette mesure adoptée en 2009 mais jamais appliquée. Et qui devait, selon le principe du pollueur-payeur, taxer les poids lourds pour financer des infrastructures de transport, en privilégiant notamment les alternatives aux camions.

Problème : la ministre de l'Ecologie n'a, semble-t-il, pas la même définition de la concurrence que la Commission européenne. En proposant, mardi, de taxer uniquement les camions étrangers - via une vignette à la frontière ou une obligation d'emprunter les autoroutes -, elle s'est attirée les foudres de Bruxelles. L'Europe, qui s'est exprimée jeudi par la voix d'Helen Kearns, la porte-parole du commissaire européen chargé des Transports, est formelle : il est impossible de mettre en place un tel «système discriminatoire entre Français et étrangers».

Leçon. La ministre de l'Ecologie aurait-elle raté un passage de la directive eurovignette qui encadre les taxes et péages au niveau européen ? Non, répond l'intéressée, agacée par la leçon bruxelloise. «Ce n'est pas un porte-parole d'un commissaire européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique de la France, ça c'est très clair», s'est-elle emportée vendredi, avant de réaffirmer son argumentaire : «Quand un camion venu de l'étranger fait son plein en Belgique, traverse toute la France, utilise le