Savoir dire non, s'insurger, se rebeller. Ils s'appellent Snowden ou Assange et bataillent contre une société «bigbrotherisée». Ils se nomment déboulonneurs (de pubs) ou faucheurs (d'OGM) et désobéissent à la loi pour dénoncer la violation d'un principe qui lui est supérieur. Ils refusent de couper le courant, d'expulser des enfants, dénoncent l'opacité des industries de la santé ou de la finance. Ces lanceurs d'alerte sont les aiguillons libres d'une «révolution existentielle», des bousculeurs d'ordre établi, des briseurs d'omerta. Ces empêcheurs de «formaliser» la démocratie, William Bourdon, avocat et créateur de Sherpa, association visant à soutenir les populations victimes de crimes économiques, les défend dans le prétoire. Et désormais avec verbe et verve dans ce Petit Manuel de désobéissance citoyenne.
Héros malgré eux, héros ordinaires à visage découvert, ces dissidents sont policiers, enseignants, banquiers, médecins, informaticiens, électriciens ou paysans. Et sont systématiquement victimes de représailles, de poursuites et d'intimidations. Il s'agit de les protéger. Y compris, parfois, d'eux-mêmes, en les entourant d'un maximum de relais (ONG, syndicats, médias…). Mais, de son côté, l'Union européenne, gangrenée par les lobbys, traîne des pieds alors qu'elle devrait accompagner ces pourvoyeurs «d'humanisation du monde». Bourdon plaide donc pour la multiplication d'autorités administratives indépendantes. Et un réveil citoyen plus