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Libération
Récit

Ecosse, le génie du malt

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Londres met en place un dispositif d’appellation contrôlée salué par l’industrie du scotch, qui ne s’est jamais aussi bien portée.
Les ventes de scotch à l'international ont dépassé les 5,2 milliards d'euros, soit 80% des exportations agroalimentaires de l'Ecosse et un quart de celles du Royaume-Uni. (Photo David Moir. Reuters)
par Olivier Hensgen, Correspondant à Edimbourg
publié le 22 avril 2014 à 18h26

Après l'acte d'Union de 1707 qui a associé les Parlements anglais et écossais, les producteurs de scotch ont massivement basculé dans la clandestinité afin d'éviter les agents anglais chargés de collecter les taxes réclamées par la nouvelle Assemblée. Mais le temps de la contrebande généralisée est bel et bien révolu pour l'industrie écossaise du whisky. L'association des producteurs applaudit aujourd'hui des deux mains un nouveau mécanisme de protection contre la contrefaçon, lancé par le gouvernement. Les douanes britanniques pourront désormais contrôler toutes les entreprises impliquées dans la fabrication de scotch pour s'assurer qu'elles respectent strictement les obligations liées à «l'indication géographique» définie en droit européen. Soit l'équivalent de nos appellations d'origine contrôlée (AOC) : pour qu'un whisky puisse revendiquer l'appellation de scotch, il devra avoir été produit et vieilli en Ecosse, en fût de chêne pendant au moins trois ans. Le syndicat des producteurs souligne que «ce nouveau schéma améliorera grandement la capacité de l'industrie à enrayer la vente de bouteilles de scotch frelaté à l'étranger».

Pour Londres, hostile à l'indépendance écossaise, cette annonce a été l'occasion de répéter son discours sur les vertus de l'union : «L'industrie du scotch, en plein boom, est d'une valeur considérable pour l'Ecosse et le Royaume-Uni, et bénéficie de son appartenance au Royaume-Uni et au marché européen», a ainsi affirmé Danny Alex