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Juppé et Rocard se font piquer le grand emprunt

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Investissement. Les deux ex démissionnent pour protester contre le transfert de la tirelire à Montebourg.
Lors de la remise du rapport sur le grand emprunt, en 2009. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 23 avril 2014 à 19h56

C'est ce qui s'appelle claquer la porte… Alain Juppé et Michel Rocard viennent d'annoncer de concert, dans une lettre à Manuel Valls, leur démission de l'organisme chargé de la supervision du «grand emprunt». Les deux anciens Premiers ministres protestent ainsi contre le transfert de leur «bébé» - une cagnotte de 47 milliards d'euros - sous l'autorité du ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, en lieu et place de Matignon. S'ils refusent ce transfert (acté par un décret du 16 avril dans la foulée du remaniement), c'est qu'il pose, disent-ils, des «problèmes collatéraux graves», susceptibles de compromettre la bonne marche du programme d'investissements d'avenir (PIA).

Créé fin 2009 par Nicolas Sarkozy, ce PIA est le nouveau nom du grand emprunt de 35 milliards, auxquels la nouvelle majorité a rajouté 12 milliards dans le budget 2014. Sa finalité : subventionner de grands projets de recherche, stratégiques pour l’innovation et la croissance française de demain.

Dépossédé du commerce extérieur - dont la tutelle est passée à Laurent Fabius au ministère des Affaires étrangères -, Montebourg a profité du remaniement pour obtenir qu'on lui rattache un organisme, qu'il juge complémentaire des 34 «plans de reconquête industrielle» qu'il a lancés à l'automne en tant que ministre du Redressement productif. «C'est aussi une façon de simplifier les circuits, dont certains industriels dénonçaient la lenteur», explique-t-on dans l'entourage de Montebourg.

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