Cinq ans après son entrée en vigueur, et alors que Manuel Valls entend suspendre sa revalorisation, quel bilan tirer du Revenu de solidarité active (RSA) ? Trois études, publiées hier dans la revue scientifique de l’Insee, se penchent sur cette aide sociale souvent critiquée, qui concerne 2,3 millions de foyers, soit 7,3 % de la population.
Qui touche quoi ?
A la fin 2013, 500 000 foyers, soit 22% des allocataires, ont perçu un RSA «activité» (en complément d’un emploi). Près des deux tiers ont bénéficié du RSA «socle» (RSA forfaitaire). Les 200 000 foyers restants dépendaient des deux systèmes à la fois.
Réduit-il l’exclusion ?
En partie seulement. Selon les travaux de Pauline Domingo et Muriel Pucci, le RSA «activité» a permis de sortir 151 000 individus de la pauvreté. Mais les chercheuses rappellent que seuls 7 foyers sur 10 éligibles font valoir leur droit à cette prestation (manque de connaissance, rejet ou instabilité des situations). Idem pour le RSA «socle», qui n’est sollicité que par 35% des foyers pouvant en bénéficier. Au total, si toutes ces personnes avaient fait valoir leur droit, ce sont 645 000 personnes qui auraient pu sortir de la pauvreté. Le taux de pauvreté a donc bien baissé (de 0,3 point en 2010) grâce au RSA, mais la baisse aurait pu être bien plus importante en cas de plein recours (1,1 point). En moyenne, les 776 000 foyers concernés ont perdu 83 euros par mois. L’Etat a, quan