Surtout, qu'on ne lui parle pas de success-story surprise. D'une Amérique éprise du livre d'un jeune Frenchy qu'elle couvrirait de lauriers et qui lui déroulerait le tapis rouge : invité à débattre aux Nations unies au côté des prix Nobel Joseph Stiglitz et Paul Krugman, convié à donner des lectures au FMI, sollicité par CNN, NBC, portraituré dans le New York Times, The Nation, etc. Capital in the Twenty-First Century, de Thomas Piketty, le Capital au XXIe siècle donc, pavé de près de 700 pages, vire au best-seller. La version américaine, barrée d'un immense «Capital» en lettres de sang, un poil plus agressive que la VF, cartonne. Et s'est hissée depuis mardi en tête des ventes - mieux que Games of Thrones -, avec 60 000 opus écoulés, ebook compris.
«Je ne touche pas terre»
A 42 ans, celui qui fut pendant trois ans outre-Atlantique l'un des plus jeunes profs du MIT de Cambridge, mais préfère son petit bureau blindé de livres de l'Ecole d'économie de Paris au faste des grandes chaires universitaire made in USA, se dit «ravi». On le sollicite d'abord par SMS, il avoue : «Je ne touche pas terre.» Mais n'en fait pas des tonnes. «Le livre a été écrit pour un public international, c