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Analyse

Alstom : l’embarras sans le choix

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Opposé au rachat du groupe par General Electric, le gouvernement gagne du temps avec l’offre de Siemens. Même au prix d’un coût social plus élevé.
Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, avait visité le site Alstom à Belfort en mars 2013. (Photo Sebastien Bozon. AFP)
publié le 27 avril 2014 à 22h36

Le raid éclair mené par General Electric (GE) sur Alstom avec le consentement de ce dernier a pris le gouvernement par surprise et vire à l'affaire d'Etat. François Hollande a réuni hier soir à l'Elysée Manuel Valls ainsi que les ministres Arnaud Montebourg et Ségolène Royal. En fin de soirée, l'Elysée annonçait que le chef de l'Etat recevrait ce matin le PDG de General Electric, Jeffrey Immelt. La proposition de l'allemand Siemens de procéder à un échange d'actifs avec son concurrent Alstom aura peut-être permis de contrer in extremis l'accord que l'américain GE et l'industriel français étaient sur le point de signer : la reprise, pour une dizaine de milliards d'euros, de l'activité «énergie» d'Alstom, qui représente 73% de ses revenus.

Le temps presse pour le gouvernement qui veut contraindre le PDG d’Alstom, Patrick Kron, à temporiser et à étudier la contre-proposition de Siemens, encore en cours de finalisation, avant toute décision. Décryptage d’un imbroglio politico-industriel à hauts risques pour l’exécutif sur fond de souveraineté économique menacée et de tentative de contre-offensive européenne sur le modèle franco-allemand d’EADS dans l’aéronautique.

Pourquoi le gouvernement s' engage-t-il à ce point ?

Pris de court par l'empressement de GE et agacé par l'attitude d'Alstom qui a tenté de le mettre devant le fait accompli, Montebourg, qui a fait du «patriotisme économique» sa