Le couteau «intelligent» est formel : cette viande n’est pas de première fraîcheur. Pas de problème : un petit coup d’ions négatifs, qui combattent l’oxydation, et le faux-filet retrouvera ses couleurs. Il sera impeccable pour la farce des raviolis que va fabriquer la nouvelle imprimante 3D alimentaire qui vient d’être livrée par le drone d’Amazon.
Cette scène relève encore de la fiction, mais plus pour longtemps. Les décennies 1950, 60 et 70 ont révolutionné la cuisine avec les réfrigérateurs, les fours électriques puis à micro-ondes, les robots mixeurs et autres lave-vaisselle. Mais depuis quarante ans, aucune nouveauté d’importance y a fait son entrée. L’irruption du numérique change la donne. La cuisine devient l’objet de toutes les attentions des start-up.
Calories. Première cible : les couverts. Comme quantité d'autres objets du quotidien, ils deviennent «intelligents» grâce à une injection de capteurs, puces, écrans tactiles et applis. Exemple, le projet Smart Knife, du Sud-Coréen Jeon Chang dae, qui a été soumis l'année dernière à l'Electronic Design Lab d'Electrolux, un concours annuel d'étudiants en design organisé depuis dix ans par la marque d'électroménager. Doté de senseurs et d'écrans tactiles, ce couteau high-tech fait apparaître instantanément les caractéristiques du légume ou de la viande coupés. Composition, nutriments, calories : le check-up est instantané lors de la découpe. Le couteau pourrait même prolonger la fraîch