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Libération

Avec Alstom, le gouvernement retourne au charbon

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L’exécutif tente de peser dans l’acquisistion du groupe français. Et, comme dans les dossiers Florange ou SFR, Arnaud Montebourg est monté au front.
Clara Gaymard, présidente de General Electric France, et Jeffrey Immelt, PDG du groupe américain, lundi à l'Elysée. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 28 avril 2014 à 20h16

Siemens ou General Electric ? Alstom, le fleuron français de l'industrie réunit ce jour son conseil d'administration qui doit décider du sort de ses activités énergie et transport. Avant une annonce publique mercredi matin. Le gouvernement a gagné 48 heures pour peser sur des négociations menées jusqu'à jeudi soir, en cachette (lire ci-contre). Le ballet des PDG s'est poursuivi hier à l'Elysée et à Bercy. Celui de General Electric (GE), de Siemens, de Bouygues, ont fait valoir chacun leurs arguments. Arnaud Montebourg, tôt le matin, avait donné la couleur, prenant parti bruyamment pour l'européen Siemens contre le méchant américain General Electric. «Le gouvernement refuse le fait accompli. A savoir qu'en trois jours on décide de vendre 75% d'un fleuron national dans le dos de ses salariés, dans le dos du gouvernement, dans le dos de la plupart de ses administrateurs et de ses cadres dirigeants», a tonné le ministre de l'Economie.

Et il a conclu à sa façon, par la caricature : «Soit on se fait racheter par Boeing, soit on décide de construire Airbus.» Encore une fois, le ministre a été un ton au-dessus, voire à côté, des vœux de l'exécutif. Dans l'entourage de François Hollande, on faisait remarquer hier qu'il n'y avait «pas de solution préférée». Le chef de l'Etat s'est contenté hier de poser trois critères : l'emploi, la localisation de l'activité (et pas des centres de décision comme le martèle Montebourg) et l'indépendance énergétique.