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Des services de moins en moins publics ?

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Libre-échange . Cinquante pays négocient à Genève l’ouverture à la concurrence des services publics.
publié le 28 avril 2014 à 19h46

C’est une réunion un peu particulière entre ceux qui s’appellent entre eux les «vrais bons amis des services» (VBA) qui a débuté hier à Genève à l’ambassade d’Australie. Une discussion en toute discrétion, à une cinquantaine de pays - dont les vingt-huit membres de l’Union européenne -, et en marge de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Un raout où, à l’occasion de ce septième round de débats, ces VBA vont tenter de faire aboutir, d’ici à 2015, l’Accord sur le commerce des services (ACS).

«Santé». «L'objectif est d'ouvrir à la concurrence internationale la plupart des services publics, comme la santé, l'éducation, l'accès à l'eau ou à l'énergie, les transports comme la distribution postale», s'alarme Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l'Internationale des services publics. Pour la responsable de cette coalition syndicale, rassemblant 20 millions de travailleurs dans 154 pays, cette ouverture au marché à coups de déréglementation risque de «miner la qualité des services, saper l'autorité des administrations et, in fine, de favoriser encore plus les intérêts privés au détriment de l'intérêt général». Elle estime ainsi «qu'au nom de la concurrence libre et non faussée, une université américaine pourrait s'établir en France en demandant le même financement qu'une fac publique».

Syndicats et ONG fustigent aussi le secret qui nimbe les discussions, sans consultation ni divulgation, alors qu’elles ont pourtan