Incorrigible patronat français. La gauche, le gouvernement et surtout François Hollande auraient de bonnes raisons d’éprouver la très désagréable sensation d’incarner l’auguste dindon de la farce. L’affaire Alstom illustre de manière presque caricaturale le fait que nos chers PDG français n’ont aucune reconnaissance du ventre. Au-delà de l’effort historique des 30 milliards d’euros en faveur de la compétitivité des entreprises, le chef de l’Etat n’a pourtant pas ménagé sa peine depuis plus d’un an, en multipliant des signes extérieurs d’amabilité en direction du patronat. Le tout au nom de la confiance. Cette fameuse confiance qui, aux yeux de Hollande, est la clé de tout : celle d’un nouveau dialogue avec les entreprises qui, demain, doit permettre le retour de la croissance et donc un reflux du chômage.
Gifle. A l'aune de ce contrat de confiance, l'affaire Alstom est une terrible gifle qui démontre que, lorsqu'il en va de l'avenir de son entreprise, un patron français n'a aucun état d'âme à traiter la puissance publique et ses intérêts comme partie négligeable (ou méprisable). Et à ne rendre de comptes qu'à ses seuls actionnaires. Dans le dossier Alstom, ni Patrick Kron, le patron, ni le premier actionnaire, Martin Bouygues, ni Clara Gaymard, la présidente de General Electric (GE) en France, n'ont cru bon d'informer l'Elysée de leur volonté de rapprochement. Ils comptaient bien passer en force et tout plier en trois jours. Pour une fois