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Libération
Reportage

Entre Alstom et GE, les salariés se mettent à table

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A la cantine de Belfort, qui sert aux deux groupes, les employés ne voient pas le rachat d’un si mauvais œil mais restent prudents.
publié le 29 avril 2014 à 20h36

Laissé à l'abandon pendant des années, l'ancien magasin général d'Alstom à Belfort, en Franche-Comté, a retrouvé vie. C'est là que s'est ouverte, en janvier, la cantine du site, théâtre d'échanges inquiets depuis quelques jours entre les salariés d'Alstom et ceux de General Electric (GE). L'annonce du projet de rachat du géant du Connecticut sur le groupe français a surpris les employés des deux bords, soit près de 4 500 personnes. «On a entendu ça jeudi, à la machine à café, s'agace un ingénieur. On a cru à une blague au début.» Même colère du côté des syndicats : «Les instances du personnel n'ont jamais été informées», peste Alain Ogor, délégué CFDT d'Alstom.

Coincé entre les ateliers de turbines vapeur restées sous pavillon Alstom, le centre d'essai de GE et ses bâtiments administratifs, le restaurant interentreprises joue les traits d'union. «C'est ici, il y a plus de dix ans, que l'on venait chercher notre matériel», se souvient un ouvrier attablé. A l'époque, l'homme, employé de GE, travaillait pour Alstom. C'était avant 1999, lorsque la branche turbines à gaz du français est passée du côté américain, marquant un premier rapprochement des deux géants de l'énergie.

Envieux. Comme lui, ils sont nombreux, à l'époque, à avoir rejoint le groupe américain. Jean-Pierre, contrôleur de 52 ans, a passé la moitié de sa carrière chez Alstom avant de rejoindre GE. «Depuis, ce n'est que du bonheur», jur