Gagner du temps. C'est ce à quoi s'escrime le gouvernement. Hier matin, l'Etat a saisi l'Autorité des marchés financiers (AMF). Le gendarme de la Bourse est invité à s'incruster dans le processus de démantèlement d'Alstom au profit de l'américain General Electric (GE), pour donner sa chance à l'allemand Siemens. Pour Bercy, «il s'agit d'assurer l'égalité stricte» entre les deux offres pour un processus «ouvert, transparent et non discriminatoire». Cette chance, Siemens, le géant de l'énergie et des transports, l'a prise au vol. Et a annoncé hier vouloir déposer son offre, à la condition qu'Alstom lui donne «accès aux données de l'entreprise» et à ses dirigeants.
Le timing est très serré. Alstom devait réunir hier, dans la soirée, son conseil d’administration (CA). La pression du gouvernement va-t-elle différer la décision du rigide patron du groupe français, Patrick Kron ? Déjà, Bercy et l’Elysée ont repoussé le couperet de quarante-huit heures. S’il n’y avait pas eu la réaction musclée de l’exécutif, la vente de la branche énergie à GE, soit les trois quarts de l’activité d’Alstom, aurait pu être scellée dès dimanche, lors d’un CA convoqué pour l’occasion.
«Injonctions». L'initiative pour desserrer l'étau a été appréciée des responsables des cinq fédérations de la métallurgie (CFDT, FO, CGT, CFE-CGC et CFTC). Arnaud Montebourg les a d'ailleurs reçues hier matin pendant plus d'une heure. Aucun des responsables sy