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Interview

Piraterie : «De nombreux pays ont déjà autorisé les sociétés privées à intervenir»

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Le projet de loi autorisant la présence d'agents de sécurité armés à bord des navires battant pavillon français est débattu ce mardi à l'Assemblée nationale. Frédéric Cuvillier, secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, espère une adoption rapide du texte.
A bord du navire français «Commandant Birot», dans le golfe de Guinée en février 2014. (Photo Chris Stein. AFP)
publié le 29 avril 2014 à 14h52

Créer des emplois jusque sur les navires. Grâce, ou plutôt pour lutter contre la piraterie maritime, particulièrement active au large de la corne de l’Afrique, dans le détroit de Malaccà, et qui s’accentue aujourd’hui dans le golfe de Guinée. Plusieurs centaines de professionnels de la sécurité pourraient être recrutés par des sociétés privées, et embarqués sur des navires civils. Le projet de loi autorisant cette activité à bord des navires est débattu ce mardi, dans la soirée, à l’Assemblée nationale.

Trois questions à Frédéric Cuvillier (photo Reuters), secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, qui porte le projet.

Pourquoi ce projet de loi ?

Il y a urgence. Il y a une très forte attente de tous les acteurs. Il s'agit de conforter le pavillon français. Et il y a consensus sur cette nécessité. Plus de 260 attaques ont été recensées depuis le début de l'année 2013. C'est l'Etat qui assure aujourd'hui cette surveillance. Il ne s'agit pas de lui substituer des personnels privés [l'Etat met à disposition des exploitants de navires l'équivalent de 152 personnels militaires, ndlr], mais d'augmenter la dissuasion. La piraterie a un coût élevé pour nos armateurs sous pavillon français, en termes d'assurances notamment. Au niveau mondial, les conséquences sont estimées entre 5,1 et 8,7 milliards d'euros chaque année.

Cela veut dire embarquer des armes sur tous les navires ?
Les zones à risques seront soigneusement précisées et au besoin modifiées pour s'ajuster au déplacement de la piraterie. La nature des armes sera définie par décret, et leur usage restreint à la légitime défense. Les conditions de recrutement des personnels et leur formation s’inspireront de la réglementation applicable aux sociétés de transport de fonds. La France est en retard. De nombreux pays ont déjà adopté des dispositifs autorisant les sociétés de sécurité privées à intervenir dans le transport maritime. Certes, tous ne disposent pas, comme la France, de forces nationales.
Vous visez quelle échéance pour la mise en œuvre ?

Il y a eu un vote unanime en commission de Développement durable. L’urgence est reconnue. Les acteurs du transport maritime ont été longtemps réservés sur l’interve