Le débriefing par les patrons d'Alstom et de General Electric de la semaine folle qui s'est achevée par l'officialisation, mardi soir, de l'offre de GE sur la branche énergie d'Alstom et le feu vert de ses actionnaires a donné à voir, dans un salon discret d'un hôtel parisien, une séquence étonnante. Où comment la vente potentielle par Patrick Kron de 73 % de l'activité de son groupe peut se faire avec le sourire, comme s'il s'agissait d'un bon gros partenariat, alors qu'elle scellerait l'abandon pur et simple de la plus importante des activités d'Alstom. Contre un paquet de 13,5 milliards de dollars. La mise en scène et les déclarations sont peu ambiguës : si en théorie Alstom peut encore se donner à un autre acheteur − comme l'allemand Siemens −, les deux boss ont choisi, et tant pis si le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, clame que «ce n'est pas plié».
«Jeff» et «Patrick»
Autour de la table, les deux patrons, face à face, sont à égalité. Cadrés chacun par leurs communicants. Clara Gaymard, la patronne de General Electric (GE) en France, se tient à la droite de Jeff (Immelt), prête à lui traduire (ou souffler) les réponses. Patrick (Kron), visiblement détendu, entame par la bonne nouvelle de la