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Libération
Récit

Ces milliards de dollars à l’abri du fisc qui investissent l’Europe

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A l’instar de General Electric, les groupes américains disposent de liquidités considérables, grâce à leurs bénéfices à l’étranger non assujettis à l’impôt.
Le logo du géant américain de l'Energie General Electric à Belfort, le 29 avril 2014 (Photo Sebastien Bozon. AFP)
publié le 1er mai 2014 à 19h56

Dix-sept milliards de dollars (douze milliards d’euros) pour racheter Alstom : et si ce n’était qu’un amuse-gueule ? Tandis que les services d’Arnaud Montebourg s’activent pour protéger le fleuron français des griffes de General Electric (GE), beaucoup d’autres compagnies américaines pourraient bientôt fondre sur les entreprises françaises et européennes.

Les mille plus grosgroupes américaines ont ainsi vu leurs réserves de cash à l’étranger augmenter de 12% l’an dernier, et presque doubler depuis 2008, pour atteindre 2 119 milliards de dollars en 2013 - un trésor inédit d’un montant proche du PIB annuel de la France, vient de rappeler une étude du cabinet d’analyses Audit Analytics. En tête de son classement, justement : General Electric, avec 110 milliards stockés hors des Etats-Unis, devant Microsoft (76 milliards), Pfizer (69 milliards), Merck (57 milliards) Apple (54 milliards) ou IBM (52 milliards).

Virtuose. «On peut prédire une course aux transactions, prévient Robert Pozen, enseignant à Harvard et ancien dirigeant d'un fonds de 900 milliards de dollars, Fidelity Investments. Surtout maintenant que le sujet fait parler de lui et que le Congrès a montré sa préoccupation, on peut s'attendre à ce que les compagnies américaines cherchent à agir avant un possible changement de législation.»

Car si les multinationales américaines ont accumulé un tel trésor de guerre à l’étranger, c’est surtout pour échapper au fisc amér