Menu
Libération
Récit

En Espagne, les Indignados se manifestent moins

Article réservé aux abonnés
Trois ans après sa naissance, la lutte continue, au ralenti.
Des manifestants se rassemblent sur la Puerta Del Sol, à Madrid,, pour marquer l'anniversaire du mouvement des Indignés, le 12 mai 2012. (Photo Andrea Comas. Reuters)
publié le 2 mai 2014 à 18h46

«La Marche pour la dignité» : six colonnes à la une ! Le 22 mars en Espagne, six groupes de manifestants, appelés «colonnes», partis de grandes villes côtières, ont parcouru des centaines de kilomètres à pied pour converger vers Madrid. Avec leurs drapeaux bariolés et leurs slogans chocs, ils sont venus protester devant la Chambre basse du Parlement. Ces manifestants dénoncent «un gouvernement à la botte de la troïka [la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, ndlr]», «une politique des coupes budgétaires qui appauvrit le peuple» et poussent à «ne pas rembourser une dette illégitime».L'atmosphère est à la colère, pas à la résignation. En quelques semaines, près de 300 collectifs ont mis en place cette Marche pour la dignité. Alors que beaucoup donnaient pour mort le mouvement des Indignés, il a fait une démonstration de force.

Pollinisation. Renouveau ou sursaut éphémère ? Nés il y a trois ans à Madrid, avec leur pollinisation mondiale (Wall Street, Rome, Tel Aviv…), les Indignados n'ont pas disparu. Le rythme des manifestations s'est certes ralenti et leur présence dans les médias traditionnels a baissé. «Mais l'esprit est toujours là, commente Pablo Gómez, un jeune précaire de toutes les batailles. La lutte continue à inonder les réseaux sociaux, notre véritable espace.» Pour le reste, poursuit-il, des dizaines de collectifs se sont créés ou s