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Décryptage

Biomasse: la France fait feu de tout bois

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EcoFuturdossier
Pour atteindre ses objectifs en production d’énergie renouvelable, l’Hexagone mise aussi sur ses nombreuses forêts. Mais le bilan écologique est contestable.
. (Photo Patrick Hertzog. AFP)
publié le 4 mai 2014 à 18h06

Quand on pense énergies renouvelables, on cite spontanément le vent, le soleil. Mais tout le monde oublie le bois, une énergie vieille comme l'humanité. C'est un sondage réalisé en janvier 2013 qui le dit : seuls 3% des Français classent le bois parmi les énergies renouvelables, contre 46% pour le solaire et 31% pour l'éolien. «Or l'Etat a basé sur le bois le plus gros de ses efforts pour tenir les objectifs de la transition énergétique de 2020», explique Pierre de Montlivault, administrateur de la Fedene (Fédération des services énergie environnement, qui regroupe des opérateurs de réseaux de chaleur, de systèmes de chauffage collectif ou individuel). Pour passer à 23% de renouvelable dans notre «mix énergétique» d'ici cinq ans, comme il a été décidé lors du Grenelle de l'environnement en 2007, il va falloir envoyer du bois. Le 25 avril, Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, a rappelé ces engagements.

Eriger des éoliennes, dresser des barrages hydrauliques, essaimer des panneaux solaires sur tout le territoire ? Trop cher, trop compliqué, trop moche. En France, on mise aussi sur la biomasse, c’est-à-dire l’ensemble des matières organiques d’origine végétale ou animale (algues, matières organiques, céréales, jus de choucroute, paille, etc.) qui, par fermentation ou combustion, produisent de l’énergie. Le bois en fait partie. Il est prévu par les objectifs du Grenelle qu’il fournisse à lui seul, brûlé chez des particuliers ou dans des chaufferies industrielles, la m