Ségolène Royal le martèle sans cesse, elle ne veut pas d'«écologie punitive». Cela tombe bien : contrairement à ce que laisse entendre cette expression, employée à l'origine par les antiécolos pour rejeter en bloc le principe «pollueur=payeur» et justifier le «business as usual», l'écologie n'a rien de punitif. C'est plutôt l'absence d'écologie qui punit l'humanité. Voici l'un des enseignements qu'on peut tirer de Transition écologique, mode d'emploi (1). Cet ouvrage didactique, accessible et limpide, offre un bon tour d'horizon des raisons pour lesquelles il faut rompre d'urgence avec les logiques actuelles et démontre que les solutions existent, qui, loin de nous châtier, nous permettront de vivre mieux.
Le livre rappelle des fondamentaux, si souvent oubliés ou niés. Comme celui-ci : «S'il faut respecter la nature, c'est que la survie de l'espèce humaine en dépend.» Du pur bon sens. Il cite des rapports et des chiffres - glaçants et vertigineux - d'institutions comme la Banque mondiale ou l'OCDE. Ou encore ce discours énorme, visionnaire, du sénateur américain Bob Kennedy, prononcé peu avant son assassinat en 1968 : «Le PIB prend en compte […] la publicité pour le tabac. […] Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias […], la production du napalm. En revanche, il ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction […], il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture.