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édito

Retour de flamme

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EcoFuturdossier
publié le 4 mai 2014 à 18h06
«Le salaire de l’ouvrier entre par la porte et sort par la cheminée»

: ce vieil adage populaire n’est plus de saison. Avec la crise et la flambée des prix de l’énergie, les Français ont rallumé leurs cheminées ou se sont massivement équipés en systèmes de chauffage au bois plus modernes. Selon l’Ademe, il s’est vendu l’an dernier 450 000 chaudières, inserts et autres poêles scandinaves. Entre 2000 et 2013, le nombre de foyers se chauffant au bois est ainsi passé de 5,9 millions à 7,4 millions. Pas pour le plaisir des soirées au coin du feu : le kilowatt de bois-énergie revient à 4 ou 5 centimes, quand le kilowatt d’électricité coûte environ 12 à 13 centimes, le fioul domestique 9 centimes et le gaz naturel 7 centimes. Le calcul est vite fait… sur le papier. Car en réalité, le rendement d’une cheminée ouverte ne dépasse pas 10%. Avec un poêle ou une chaudière dernier cri, il peut atteindre 90%, le bois redevient compétitif et le bon citoyen a le sentiment d’utiliser une énergie 100% verte. Hélas, le chauffage au bois reste paradoxalement une source de pollution majeure : une demi-journée de feu de cheminée émet autant de particules qu’une voiture en 3 500 km ! En région parisienne, les fumées qui s’échappent des toits contribuent pour 23% aux émissions de particules fines cancérogènes dans l’air… autant que ce qui sort des gaz d’échappement. La faute aux vieilles cheminées qui équipent encore 50% des foyers se chauffant au bois. Les autorités ont donc pris une décision drastique : à compter du 1

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janvier 2015, il sera interdit de se