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Interview

«Une évolution vers un modèle plus distributif»

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EcoFuturdossier
Pour Michel Bauwens, théoricien du «peer to peer» qui aide l’Equateur à muter vers une «société du bien commun», l’économie collaborative peut créer des emplois .
publié le 4 mai 2014 à 18h06

Michel Bauwens, penseur belge de l’économie collaborative et du «peer-to-peer», a créé la fondation P2P, boîte à idées de solutions alternatives. Il travaille aujourd’hui pour l’Equateur et prépare la transition du pays vers une «société de la connaissance libre et ouverte». Depuis Quito, il analyse les effets du vent collaboratif qui souffle sur l’économie en France et dans le monde.

Qu’est-ce que l’économie collaborative ?

Elle regroupe trois grands modèles. Celui, tout d’abord, de l’économie de la libre connaissance, qui s’est fait connaître avec les logiciels libres. L’économie du partage, ensuite, qui repose sur une mutualisation des ressources matérielles et regroupe notamment toutes les start-up de location et vente entre particuliers. Enfin, le «crowdsourcing», ou l’externalisation ouverte, qui est une sorte de travail collaboratif.

Peut-elle détrôner l’économie classique ?

Le risque est réel pour les acteurs traditionnels. Chaque milliard de dollars investi dans le libre détruit par exemple 60 milliards de dollars dans l’économie traditionnelle. Aujourd’hui, la vieille économie fonctionne sur la propriété intellectuelle. Mais, dès lors qu’on l’élimine, les nouvelles start-up deviennent ultracompétitives.

Cela va donc détruire des emplois ?

Les start-up peuvent travailler avec moins de salariés. Cela peut donc se traduire par une hausse du chômage, à moins que des politiques publiques adaptées se chargent de rediriger les ressources libérées vers d’autres secteurs. C’est tout l’enjeu de la politique de transition vers une société du bien commun que nous mettons en place en Equateur. L’é