Les Allemands supportent mal le patriotisme économique à la Montebourg. Et si François Hollande avait l’intention d’aborder le dossier Alstom-Siemens avec la chancelière, lors de leur prochaine rencontre informelle à Rügen, vendredi et samedi, il tombera sur une oreille tout juste polie : l’Allemagne ne pratique pas le patriotisme industriel au niveau fédéral. En tout cas plus depuis l’époque Schröder. Et Angela Merkel ne manquera pas de le rappeler à son hôte…
Fleurons. En Allemagne, ce sont plutôt les Länder qui sont jaloux de leur patrimoine industriel. Et ce sont eux qui, à l'occasion, n'hésitent pas à injecter quelques millions dans le sauvetage de fleurons industriels menacés, comme en 2003, lorsque la ville-Etat de Hambourg achetait 10% du capital de Beiersdorf, pour contrer une OPA hostile de Procter & Gamble. Idem avec le land de Basse-Saxe et Volkswagen, devenu, du fait de la participation de l'Etat, inachetable, ce qu'épingle régulièrement la Commission de Bruxelles. La Bavière est également réputée pour la défense de ses entreprises phares, et avait exhorté Electrolux à ne pas fermer l'usine AEG de Nuremberg. Et Gerhard Schröder, alors ministre-président de Basse-Saxe, avait œuvré à ce que Continental ne passe pas sous le contrôle de Pirelli. Mais lorsqu'ils interviennent au niveau régional, les politiciens allemands se gardent bien de communiquer à ce sujet. On le leur reprocherait…
L'exception Sch